SOLIDARITE DE CLASSE INTERNATIONALISTE
AVEC LES TRAVAILLEURS DE GUADELOUPE ET MARTINIQUE
Déclaration de l’URCF
L’URCF exprime sa totale solidarité avec le combat des travailleurs de Guadeloupe et de Martinique.
Les Guadeloupéens conduisent une forte et massive grève générale depuis le 20 janvier. Ce mouvement embrasse de larges secteurs de la population, traduisant la colère et la révolte de tout un peuple. Entreprises, écoles, commerces, stations d’essence, sont paralysés depuis une quinzaine de jours. La cible de la grève est la vie chère qui paupérise la majorité de la population.
En effet, les DOM-TOM sont en réalité, avec d’autres territoires d’outre-mer, les dernières colonies de l’impérialisme français, où sévissent chômage massif, misère, surexploitation, prix et tarifs coloniaux, car les taxes diverses les rendent plus chers qu’en métropole.
Dans une île fertile en produits agricoles, le développement capitaliste à la campagne signifie que les profits des grands propriétaires fonciers sont réalisés par l’exportation des fruits et légumes qui font défaut cruellement sur le marché local.
Les produits de base (pâtes, riz, légumes) sont importés et lourdement taxés, frappant durement le budget des familles populaires.
La grève générale et continue lancée par l’Union Générale des Travailleurs Guadeloupéens (UGTG), favorable à l’indépendance, et par le LKP (collectif contre l’exploitation outrancière) bénéficie du soutien de la petite paysannerie qui a distribué des vivres alors que les magasins sont vides, et des petits commerçants. Les revendications centrales doivent être connues et soutenues par la classe ouvrière et les travailleurs de France : Baisse des prix des produits de base ; gel des loyers ; augmentation générale des salaires et pensions. La Martinique vient à son tour, pour les mêmes raisons, d’entrer en grève générale.
Les peuples antillais sont en majorité les descendants des Africains victimes de la traite négrière et de l’esclavage local. La colonisation de ce territoire disputé entre l’Espagne et la France a été brutale et barbare, puisque les colons espagnols et français sont à l’origine du génocide des Amérindiens qui vivaient dans ces îles depuis des siècles.
Le combat actuel est centré sur les revendications sociales, les travailleurs des Antilles se heurtent, comme en métropole, à la politique sarkozyste de déréglementation généralisée visant à faire payer la crise du système capitaliste aux travailleurs. Ils se heurtent aussi à la politique répressive de ce gouvernement, qui envoie ses CRS par charters, après avoir quitté la table des négociations le 28 janvier.
En dernière instance, la grève générale est la conséquence de la situation coloniale. Organisation marxiste-léniniste, l’URCF se déclare en faveur de l’autodétermination des peuples opprimés par l’impérialisme français, c’est à eux seuls de décider de leur avenir, y compris par le droit à la séparation. « Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre », cette phrase de Marx résonne avec force aujourd’hui, car elle traduit l’exigence de justice et de libertés pour les victimes du colonialisme contemporain.