CONTRE L'UNION SACREE !

05 septembre 2012

L'actualité de Zimmerwald : Contre l’Union sacrée

Du 5 au 8 septembre 1915, alors que la guerre européenne fait rage, des militants socialistes et syndicalistes opposés à l'Union sacrée [1] se réunissent en Conférence internationale dans le village suisse de Zimmerwald. [2]

Après que chaque délégation ait présenté un rapport sur la situation de son pays, une déclaration commune des délégués français et allemands ainsi qu’un manifeste sont adoptés.

La déclaration franco-allemande déclare d’entrée : « Après un an de massacre, le caractère nettement impérialiste de la guerre s'est de plus en plus affirmé ; c'est la preuve qu'elle a ses causes dans la politique impérialiste et coloniale de tous les gouvernements, qui resteront responsables du déchaînement de ce carnage ».

Les délégués français et allemands affirment ensemble : « Cette guerre n'est pas notre guerre ! ».

Quant au manifeste, il proclame : « Aucun sacrifice n'est trop grand, aucun fardeau trop lourd pour atteindre ce but : le rétablissement de la paix entre les peuples ».

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Irak, Afghanistan, Libye, Syrie : Le monde d’aujourd’hui est le théâtre de guerres régionales voulues par les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN. Le spectre d’une escalade vers une guerre mondiale se fait de plus en plus présent.

Mais, comme en 1914, en France, les principales organisations se réclamant de la classe ouvrière ont déserté le combat anti-impérialiste.

Les projections de l’armée française dans ces guerres de recolonisation peuvent se succéder sans qu’aucune action de masse ne soit organisée pour tenter de les arrêter.

Pire, les thèmes de propagande martelés par la bourgeoisie, sa presse et sa télévision, afin de rallier l’opinion à ces aventures guerrières, loin d’être combattus, deviennent dominants chez les dirigeants de ces organisations.

Est-on en présence d’une nouvelle Union sacrée ?

Hôpital de Mizdah (Libye) après le passage des avions de l'OTAN

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[1] Durant la guerre européenne de 1914-1918, l’Union sacrée désigne le ralliement des partis socialistes et des confédérations syndicales de chaque pays belligérant à la politique de guerre de leur bourgeoisie respective. Le mot d’ordre « Non à la guerre » proclamé dans les congrès internationaux se transforme alors en celui de « Défense nationale d'abord ».

[2] Parmi les 38 délégués, sont présents des Allemands, des Français, des Italiens, des Russes, des Polonais, des Roumains, des Bulgares, des Suédois, des Norvégiens, et des Suisses. Les délégués britanniques ont été empêché de participer par leur gouvernement qui leur a refusé leur passeport.

Côte français, la délégation compte  deux syndicalistes : Alphonse Merrheim, secrétaire de la fédération CGT des métaux et Albert Bourderon, secrétaire de la fédération CGT du tonneau.

Note : L'illustration en tête de l'article est un tableau de Marcel Gromaire intitulé "La guerre" et daté de 1925. Il est conservé au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris.

JPD  Le Petit Blanquiste