Lors de la prochaine assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe qui va se tenir du 23 au 27 janvier 2006 à Strasbourg, les députés vont être invités à changer l’histoire et, comme le dénonce Mikis Théodorakis, « à confondre les agresseurs avec les victimes, les héros avec les criminels, les libérateurs avec les conquérants, les communistes avec les nazis. »
Le mémorandum sans mémoire introduit par M. Göran Lindblad du Parti Populaire Européen/ Démocratie Chrétienne (PPE/DC) affirme la nécessité de « condamner les crimes du communisme au niveau international » et, pour faire bonne mesure, la lutte des classes accusée « d’être utilisée pour justifier les crimes. »
Le projet de M. Lindblad nie le rôle déterminant de l’Union Soviétique et du mouvement communiste dans la lutte contre l’horreur nazie. Loin de viser à condamner les auteurs d’actes répréhensibles, le texte soumis à l’approbation de l’Assemblée Européenne nie que l’idéologie et le mouvement communiste font partie de l’histoire des travailleurs, du progrès social et criminalise une pensée progressiste héritée des Lumières et aspirant au changement politique, économique et social.
En exigeant que « les prétendus intérêts nationaux n’empêchent pas (…) de critiquer les régimes communistes totalitaires actuels (…)dans certains pays du monde(…) où des crimes continuent d’y être commis », la résolution prépare les esprits aux agressions militaires annoncées déjà à plusieurs reprise par l’administration Bush.
En critiquant le fait que « des partis communistes soient légaux et encore actifs dans certains pays, alors qu’ils n’ont parfois même pas pris leurs distances par rapport aux crimes commis par le passé par des régimes communistes totalitaires », le projet ouvre la porte à la mise hors la loi de ces partis.
Très curieusement, ce qui se prépare à Strasbourg rencontre, pour le moment, très peu d’écho dans notre pays.
Le Parti Communiste Grec a été le premier à se lever contre cette criminalisation de la lutte des peuples et la menace que constitue ce projet pour l’ensemble du mouvement ouvrier et syndical qui s’oppose au capitalisme. Sa voix va-t-elle demeurer isolée ?
L’Europe « libérale » se prépare à organiser une chasse aux sorcières digne du Maccarthysme contre tous ceux qui ont pour objectif le renversement du capitalisme mondial et l’avènement du socialisme.
Boucau le 22 janvier 2006